Au son de mes couilles
Texte : Bébert
Illustration : Bébert
Moi, ce que j’aime, c’est la musique militaire, tout le reste, c’est de la musique de tapette. Ils nous gavent de leurs musiques de bite-nique et autre pop rock électro dance de variétoche. Moi, ce qui me donne le frisson, c’est le son du clairon.
La musique est omniprésente dans notre environnement, en musique de fond ou à fond les gamelles, c’est toujours le même son de crécelle qui me vrille les oreilles. Je n’ai pour remplir mes conduits auditifs d’un peu de bonne musique que le grand ballet du 14 juillet.
Pourtant, cela aurait de la gueule de passer en musique de fond chez Auchan une petite comptine de la légion. Imaginez ce petit refrain au rayon charcuterie: « Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin… ». Ça doperait les ventes, en pleine crise agricole, on en vendrait des kilomètres du boyau de porc.
Au rayon des boissons, on se désaltérerait avec petite chanson venue du front : « Le pinard, c’est de la vinasse, ça réchauffe par ou ce que ça passe… ». Ce serait bon pour notre fleuron vinicole national face à la concurrence des sodas made in USA.
Dans la salle d’attente du dentiste, on se donnerait du courage en écoutant le chant du départ :
« De nos yeux maternels, ne craignez pas les larmes, loin de nous les lâches douleurs !… ». Pour les chochottes, ça les aiderait à ne plus penser à leurs petites quenottes.
Ou, à la place des quatre saisons de Vivaldi en musique d’attente de répondeur, on aurait la chanson de Rina Ketty, que tant de femmes éplorées ont écoutée en 39-45 : « J’attendrai le jour et la nuit, j’attendrai toujours ton retour…. ». Un anxiolytique efficace face au stress des attentes interminables.
Pour réveiller les forces vives tous les matins, au lieu des logorrhées de Jennifer ou de Dion sur NRJ, on aurait la chanson des paras : « Debout, les paras, il est temps d’ s’en aller, sur la route au pas cadencé… ». On aurait la niaque pour se réveiller et aller bosser.
On pourrait aussi chercher le frisson dans les cabines d’ascenseur avec une bonne chanson de parachutiste : « Oui, souviens-toi qu’un jour il pourrait se faire, qu’après une chute libre, tu tombes comme une pierre… » . Ca forcerait l’exercice, on prendrait l’escalier plutôt que l’ascenseur.
Pour les jeunes lobotomisés à la techno, on pourrait les pulser à 1000 ppm dans leurs afters mollassons à 200 ppm, avec un bon Famas on atteint les 1000 Percutions Par Minute. Deux, trois rafales et tout le monde au lit !
Non, place à la diversité, et c’est en chantant « Maréchal nous voilà » que j’irai reconquérir les lecteurs et les platines du pays pour le retour du vrai son, celui de la nation, celui qui a fait la richesse et la gloire de la France avant que celles-ci ne soient vérolées par ces litanies anglo-saxonnes.
L’adjudant Bébert
Le monde selon Bébert : https://www.youtube.com/watch?v=67TQS_Vv_Pg
Avertissement : certaines sont susceptibles de heurter la sensibilité des jeunes spectateurs …
Merci Gabi. Hilarant, mais effrayant. Et les femmes, oh la la !
On sait pourquoi on était anti-militaristes… Hier à la radio, j’ai entendu : « Fini l’anti-militarisme à la papa, depuis janvier 2015, de plus en plus de volontaires comme auxiliaires de police et de gendarmerie. »
Triste monde qui se mord la queue.
Et une idée pour la Batucada, non? Ou alors je me procure la partition et tes enfants chanteront…
Pitié non !! Ils sont cap’ d’adorer « tiens voilà du boudin » et de me le chanter en voiture… Pitié !!!
C’est mignon pourtant comme chanson, ça ouvre l’esprit…
Je n’avais pas encore vu la vidéo de ton lien Gabi, excellente ! Je commence à regretter d’avoir été reformé… Le passage de tiens voilà du boudin à l’orgue électronique est collector !
C’est à vous dégoûter du boudin ça madame …
Bébert, ton texte est une source d’inspiration pour la batuc ! Merci. Sans blaguer, on croyait que c’était révolu tout ça. Et non.
AHAHAH !!! (ça, ça fait rêver :-D)