Chassé-Croisé

Chassé-Croisé

Texte : 537718
Illustration : Cortez
A l’époque de mes vieux, on aurait pris la Nationale 7, celle qui conduit de Paris à Sète (enfin, ça, c’est que pour la rime, hein Charles, because la N7 elle n’y passe pas chez Brassens, gazier)…
Today, c’est moins touffu.
Avec ma meuf et la marmaille, on a pécho direct l’autoroute du soleil à la porte d’O.
Direction les wacaantz’.
Tout baigne dans la grande bleue…
Départ Clichy (sous ouab), arrivée La Grande Motte, via Lyon – putain ! J’ai peur là… – si tout va bien !
Sinon on verra…

8H :
Une fois bagagée la Merco, du coffre à la galerie en passant par la banquette arrière (HASHTAG#entrelesdeuxgossesyatoujoursdelaplace), j’ai tourné la clef dans Polo (le Newman) et le V12 a rugi sa race.
Elle est top, ma caisse – Mercedes S600 de 2014 (ouais, je sais, c’est pas une bagnole de prolo, mais on a le droit de rêver, bordel) – une bombasse de tire de ouf !

Ça roulait pas si mal finalement, et du coup, après conseil de famille, on a décidé de ne pas prendre les contournements et de se taper l’axe principal jusqu’au bout, façon Bush avec Saddam.
On a cassé la dalle (Ricard(s) compris) un peu avant Villefranche sur Saône, puis, vite après, on s’est tapé les 30 bornes de bouchon (ça rime avec Lyon – gastronomes, vous suivez ?)

13H :
Le plus dur, c’était le cagnasse dans le tunnel de Fourvière (ouais, ça existe vraiment, les bouchons sous ce tunnel à la con)…
Le V12 commençait sérieusement à ronronner comme un chaton. A un moment, on s’est même fait cuire des oeufs au plat sur le capot de la Benz, en buvant du vin chaud loin de la Savoie. Tu parles d’un truc, une caisse à 150 000€ réduite à un rôle de poêle à frire. Fuck !!!
A un moment, les gosses commençaient à parler avec l’accent marseillais. Au début ça détendait l’atmosphère, mais après 75000 « Papa, on arrive à quelle heure, con(g) ? » ma tête commençait à fumer autant que le 5 litres 9 de ma Super Bagnole…
Heureusement, les connards et les escargots n’ont pas fait long feu après Lyon, et j’ai pu décalaminer la bête.
Entre Lyon et Nîmes, c’était ambiance tapis rouge au festival de Cannes. Je me suis fait flasher au moins 5 fois en 1H30 (ouais, regardez sur Mappy, ça fait une bonne moyenne)…
La route des vacances façon Go Fast, c’était pas pour bobonne et les mioches, faut voir comme ça pissait dans les culottes quand on a traversé le portique du télépéage de Vendargues à fond de 3ème. La Merco n’a pas bronché, une tuerie cette caisse !!! Le petit dernier a même dégueulé sur la plage arrière ! Si j’avais eu le temps, je l’aurais tarté !!!

16H :
À Montpellier, on a quitté l’autoroute et je me suis envoyé 4 bières : j’avais besoin de réfléchir…
On a connecté le DVD des gosses à la 4G, et sur BFM on parlait de ma grosse Berline noire : la classe. A un moment, je me suis pris pour l’autre naze de Julien de la Porte Dorée qui gagne la Star Ac’.
À la TV, ils disaient que les keufs avaient envoyé la Mégane RS (celle de la B.R.I) pour «essayer » de me rattraper – Pfff, la Mégane RS, tu parles d’un veau comparé à la mienne… ça m’a titillé de me mesurer à eux, mais j’ai préféré laisser refroidir le V12 et m’envoyer quelques verres et 3 pétards avant de reprendre tranquille la route des vacances jusqu’à La Grande Motte.
J’ai zappé direct de BFM au CD de Bob Marley, et j’ai mis un petit « 90enPointe » sur la petite route qui nous amenait au bord de la Méditerranée…

À 18H, nous sommes arrivés à destination et … j’ai passé le reste des vacances à l’ombre.

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