Instantanés d’un matin de vacances
Texte : Lyne
Illustration : Les taquineuses de l’Ard
Les empreintes des pattes du chien s’effacent doucement sur le sable mouillé, car la mer est calme et prend tout son temps pour venir les recouvrir, les léchant d’une fine langue tendre.
Le chien poursuit son trottinement rapide, sûr et régulier le long de cette plage interminable, à la lisière de l’eau, sous le jeune soleil rasant du petit matin et dont la chaleur naissante exalte les odeurs mêlées de l’iode et des herbes de la lande toute proche.
Ce devrait être magnifique vu d’en haut, cet animal en mouvement et tout autour les larges étendues de nature liquide, minérale et végétale, si une caméra aérienne suivait tout cela, et ajoutait à la beauté du sujet filmé, les subtilités et méandres de ses propres déplacements.
Le chien amorce la courbe du rivage, là où débute la falaise, lorsque deux ou trois sifflements arrêtent sa course. Il se redresse, aperçoit la silhouette sombre qui agite un bras et coupe à toute allure à travers la plage, vers celui qui déjà descend à sa rencontre par un chemin à pic, moitié glissant, moitié courant, se raccrochant aux rares arbustes.
« Alors, le chien, bonne promenade ? »
Et tous deux, le cou de l’animal contre la main de l’homme, remontent au ralenti vers la maison, où les attendent une écuelle de soupe et un bol de café chaud.