La nostalgie du temps qui passe
Texte : M. Tran
Illustration : Les taquineries de l’Ard
Avant, quand j’étais belle et fraîche,
Bien bâtie et un peu pimbêche,
C’était moi, la reine du quartier,
Et tout le village m’admirait.
J’en ai vu défiler, des gens,
Dans mon beau petit nid d’amour,
Des confidences au petit jour,
Des à jamais et des toujours,
Je n’ai pas vu passer le temps.
On n’a pas loisir de choisir
Entre avenir et souvenirs,
Seules les images figent le temps.
Le mien est mort depuis longtemps.
Je me rappelle toutes les odeurs,
Odeurs de propre, odeurs de fleurs,
Et je remonte dans le temps
Perdu, gagné, quelle importance
Quand le présent est en partance.
Des gens, je n’en vois plus jamais,
Le passé les a emmenés.
La mer elle-même s’est retirée,
Partout, la rouille l’a emporté.
Le village est abandonné,
Et moi, j’agonise en silence.