Nuits de fête

MEXICO PUNK POUR MTRAN

Nuits de fête

Texte : M.Tran
Illustration : 537718
Je suis gris dans la nuit, je vois le monde en grand sous le ciel étoilé, un vent léger rafraîchit mes pensées.
Elles me mènent vers d’autres lieux, d’autres musiques, d’autres gens.

L’ange noir réapparaît, m’hypnotisant de sa voix envoûtante, jeune homme de 78 ans au dynamisme fou, accompagné par une musique sud-américaine et une bouteille d’Aguardiente, un éternel sourire aux lèvres.

Je revois le punk irlandais, en train de faire la queue à la Social Welfare pour toucher son chômage, qui me disait toujours: « That’s life, and life is beautiful! »
Il nous invitait, Jacquou et moi, à retrouver ses potes dans un squat improbable, un appart en sous-sol sombre et crasseux, qui sentait l’alcool et le tabac froid.
Il n’empêche qu’on le retrouvait souvent, le soir, au Brussels, un bar underground aux couleurs vives dédié au rock ‘n roll, avec chaque fois une nouvelle fille sur les genoux.
C’était son fief et il y trônait.

Je me revois danser, ou plutôt aprrendre, sur une musique irlandaise dans la cour du Brazen Head, un très vieux pub dublinois, avec la patiente Dolores, belle-soeur de Rastam Anne, une maman, une crème, grande fan de Bob Marley.

Je me souviens du Bar des Skieurs, le rade des bringueurs de Gérardmer, et c’étaient des sévères!
Comme dit Bébert, qui en était, on savait bien où se retrouver. Le haut débit, à l’époque, on ne le pratiquait qu’à la tireuse. Ça ne nous a pas empêché de passer de supers moments, dans ce vieux bistrot en bois qui ne payait pas de mine.
On y buvait pas mal et on a dû y laisser un paquet d’ardoises!

Je repense à Alain le Corse, chez qui j’étais allé boire un verre à Porto Vecchio, en parfait inconnu et par pur hasard, pour en ressortir à quatre heures du matin;
à Arnaud, dans un vaste restaurant suisse, entonnant un chant tyrolien et acclamé par l’assistance;
aux énormes tavernes bavaroises, aux tables incurvées afin que les gros teutons puissent s’y installer, où fleurissaient des bières d’un litre,
à Zé, avec qui j’allais boire des Ginginhas avant d’aller danser dans une boîte du Bairro Alto;
aux terrasses lilloises sorties sous le soleil, où de charmantes serveuses me conseillaient, avec bon goût, d’excellentes bières du nord, et d’où se dégageait une atmosphère de fête…

Par contre, à marcher sous le ciel étoilé, je ne me souviens plus vers où je suis allé.
Je suis gris dans la nuit.

M. Tran

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