Putains d’élections
Texte : Jo Kawak
Illustration : Cortez
Putains d’élections. Les mecs ne sont pas contents. Les abstentionnistes reprochent aux votants de participer à cette société de merde et les électeurs leur rétorquent qu’à cause de leur non position les lèche-culs du FN montent en puissance.
A gauche, les partisans de Mélenchon huent ceux qui ont choisi Hamon, à base de « 19 + 6 = 25 », en oubliant parfois qu’en 2012, lorsque leur candidat n’était qu’à 11%, il n’était pas question pour eux de voter PS « par stratégie ». Qu’en est-il des 1,7% cumulés par Poutou et Arthaud ? Ils sont méprisables ou encore trop « petits » pour les réprimander ? Le terme « gauche divisée » est en vogue depuis 20 ans, mais les gens semblent le redécouvrir à chaque élection.
Au centre, les PS ont soutenu Macron, toujours par calcul. En 2017, on ne vote plus par conviction mais par pseudo stratégie, elle-même bafouée par des sondages inondant la presse des mois avant une élection. Le « calcul » d’un FN au second tour était leur tactique ? Pas sûr… De nombreux électeurs glisseront une enveloppe « Macron » dans l’urne ce 7 mai 2017, songeant amèrement à un bis repetita d’un 5 mai 2002 où ils ont dû faire le même acte de non-conviction pour Chirac. La France repartira ainsi pour cinq ans de néant avec un centre mou faisant sa pute entre yeux doux à la droite et léchage de cul à la gauche.
A droite, on peut se féliciter d’un électorat qui ne se divise pas. On a des affaires au cul, on est facho, raciste, on marche sur la pauvreté en suçant les bites du patronat, mais les électeurs répondent toujours présent ! Quelle formidable invention, la suprématie !
Fillon l’a dedans, il sauve le peu de dignité qui lui reste en appelant à contrer le FN. Mais c’est trop tard : sa femme, peinée, ira pleurer avec lui sur le tombeau d’une immunité parlementaire, enterrée par ces six mois passés bornés, à base de « je ne lâcherai rien, je n’abandonnerai pas ». Qu’il se rassure : depuis des décennies que les politiques sont condamnables, pas un n’a caressé la rigidité des barreaux froids d’une prison pendant qu’on le sodomise à sec pour le féliciter d’avoir sous-entendu le grand luxe d’un enfermement nourri, logé, blanchi.
Que reste-t-il de l’être humain et de sa naissance « tous égaux »? Ces abrutis se déchirent dans des votes « tout pour ma gueule ». Des charognards soit disant supérieurs aux animaux, et qui envahissent pourtant le monde d’un comportement lamentable.
Chez les Le Pen, on se frotte les mains. Papi borgne a préparé le terrain, sa fifille détend son électorat et même l’opposition n’est plus surprise par sa victoire. Demain, le second tour fera encore « barrière ». Mais bientôt, dans cinq ans, ce sera la bonne. La Troisième Guerre Mondiale n’est qu’une question de patience. Les chambres à gaz ont déjà les fours qui préchauffent.
Et pendant ce temps-là, l’astéroïde « 2014-JO25 » et ses 1,3 kilomètres de long a « frôlé » la Terre, tranquillou, en passant à 1,8 millions de kilomètres trois jours avant le premier tour. Un passage à une distance aussi courte que l’on n’a plus connu depuis dix ans.
Dommage, à 1,8 millions de kilomètres près, tout était réglé.
Jo Kawak
Hélas, mille fois hélas, c’est tout à fait ça.
On est bien mal barré 🙁