Le Monopoly du migrant
Texte : Jo Kawak
Illustration :
Il y a le même pion pour tout le monde : un bateau.
Dans cette version, pas de banque, mais une matraque.
On commence sur la case départ avec zéro franc. On lance le dé chacun son tour, et on avance du nombre de cases correspondant. 50 % des cases sont la mer, 50 % la prison.
Si on tombe deux fois d’affilée sur une case mer, on a perdu : on meurt noyé. Si on tombe sur une case prison, on prend un grand coup de matraque dans la gueule. Au bout de deux cases prison, c’est retour à la case départ, avec zéro franc et des bleus partout.
Si on fait un double, c’est le meilleur des cas : on passe un tour. C’est un court sursis dans le voyage. Par contre, au bout de deux doubles, on retourne à la case départ, avec zéro franc et un coup de matraque dans le ventre.
Il n’y a pas de case chance, et sur la case Caisse de Communauté, il faut payer deux cents francs. Vu qu’on n’a pas d’argent, on prend deux grands coups dans les dents, et on retourne à la case départ.
Si l’un des joueurs reste en vie, il a gagné. Mais il n’aura plus d’amis, plus de famille. De toute façon, ça n’arrive quasiment jamais.
Quand on est à la case départ, on recommence. Ceux qui ne veulent pas jouer se font tirer comme des lapins par les terroristes.
Alors, qui fait une partie ?
Fan de l’écriture de Jo Kawak, décidément. Trstement génial ce Monopoly macabre…
J’espère que les perdants reposeront rue de la Paix …