Merci Poulette !

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Merci Poulette !

Texte : V!
Photomontage : Bébert

Une poule, c’est formidable ! Elle nous permet d’assouvir, la conscience tranquille, nos instincts d’exploiteur. C’est l’animal qui révèle le mieux notre vil comportement dans cette société de consommation.
Adoptez une poule, et le méchant capitaliste qui sommeille en vous se réanimera. Vous vous approprierez les moyens de production dans le seul but de faire du profit, et vous considérerez les êtres vivants en fonction de ce qu’ils vous apportent. « Pouah ! C’est répugnant ! »

La poule doit pondre et se taire. L’avantage est que si la production baisse, on peut la zigouiller, ça coûte quand même moins cher qu’un licenciement. Il n’y a pas de règle ni même de norme européenne, chacun procède à l’élimination de l’ « ouvrière » à sa guise :
⁃ Le sadique immobilise l’animal entre les genoux et l’égorge. Il peut ainsi apprécier le rythme décroissant des battements du cœur de la poupoule.
⁃ Le curieux utilise la hache pour lui trancher la tête. Il laisse ainsi gambader une dernière fois la petite poulette diminuée. C’est amusant.
⁃ Le sensible qui ne supporte pas la vue du sang, soulève fermement par le cou la cocotte et la fait tourner tout vite.
En fait, on ne sait pas trop combien de temps ça peut vivre, une poule. De toute manière, une poule qui casse sa pipe de mort naturelle, c’est du gâchis. La viande est foutue.

L’autre jour, au village, nous avons été surpris de recevoir dans nos boîtes aux lettres une publicité vantant les vertus de la poule « composteuse ». Composteuse ?!!!
Désireux de faire connaissance avec ce nouveau spécimen, certains braves concitoyens ce sont rendus à l’expo de la néo-poule. Quelle a été leur déception lorsqu’ils ont compris qu’une poule composteuse est une poule qui chie. Mais toutes les poules chient, bordel! Les scientifiques de la ville ont découvert que la fiente de l’animal en question peut être utilisée pour fertiliser les potagers. Ça fait des milliers d’années qu’on utilise jusqu’à la merde de cette pauvre bête. Il serait temps qu’ils se réveillent, les « rats de laboratoire ». La poule, nous l’exploitons dans son entier.

Je vous en prie, ayez pitié de la poule, qui ne rêve que d’une chose : mettre les voiles !
Depuis que l’Homo Sapiens est Sapiens deux fois, la poule est maintenue en esclavage. Elle n’a même pas droit à un petit nom. Il faut admettre que la poule ne ressent aucune affection à notre égard. Elle s’en fout complètement de partager sa vie avec l’humanité.
Le supplice ultime du destin maudit de la poule est d’avoir conscience de posséder des ailes et de ne pouvoir foutre le camp juste après nous avoir chié sur le crâne.

V!

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